Réparer les vivants

Objet d'étude : Le roman et le récit du XVIIIe siècle au XXIe siècle

Problématique générale : Réparer les vivants, "chanson de geste" ou chronique réaliste ?

Approches d'ensemble :

- les différentes temporalités dans le roman ;

- l'espace et les trajectoires des personnages ;

- les noms des personnages.

Séance 01

Naissance d'un pont

Oral

1. Présentez Maylis de Kerangal.

2. Que dit-elle de son roman ?

2. Que dit-elle de son roman ?

Explication

En quoi le roman proposé par Maylis de Kerangal est-il surprenant ?

Pistes

Synthèse

L'un des romans de l'auteur s'intitule Naissance d'un pont. En quoi ce titre pourrait-il convenir ici ?

Ce qu'est le cœur de Simon Limbres, ce cœur humain depuis que sa cadence s'est accéléré à l'instant de la naissance quand d'autres cœurs au-dehors accéléraient de même, saluant l'événement, ce qu'est ce cœur, ce qui l'a fait bondir, vomir, grossir, valser léger comme une plume ou peser comme une pierre, ce qui l'a étourdi, ce qui l'a fait fondre - l'amour ; ce qu'est le cœur de Simon Limbres, ce qu'il a filtré, enregistré, archivé, boîte noire d'un corps de vingt ans, personne ne le sait au juste, seule une image en mouvement créée par ultrason pourrait en renvoyer l'écho, en faire voir la tristesse qui resserre, seul le tracé papier d'un électrocardiogramme déroulé depuis le commencement pourrait en signer la forme, en décrire la dépense et l'effort, l'émanation qui précipite, l'énergie prodiguée pour se comprimer près de cent mille fois par jour et faire circuler chaque minute jusqu'à cinq litres de sang, oui, seule cette ligne là pourrait en donner un récit, en profiler la vie, vie de flux et de reflux, vie de vannes et de clapets, vie de pulsations, quand le cœur de Simon Limbres, ce cœur humain, lui, échappe aux machines, nul ne saurait prétendre le connaître, et cette nuit-là, nuit sans étoiles, alors qu'il gelait à pierre fendre sur l'estuaire et le pays de Caux, alors qu'une houle sans reflets roulait le long des falaises, alors que le plateau continental reculait, dévoilant ses rayures géographiques, il faisait entendre le rythme régulier d'un organe qui se repose, d'un muscle qui lentement se recharge - un pouls probablement inférieur à cinquante battements par minute - quand l'alarme d'un portable s'est déclenchée au pied d'un lit étroit, l'écho d'un sonar inscrivant en bâtonnets luminescents sur l'écran tactile les chiffres 05:50 et quand soudain tout s'est emballé.

Maylis de Kerangal, Réparer les vivants, coll. folio, éd. Gallimard, 2014, p. 11-12.

Claire a-t-elle entendu le chant de Thomas Rémige dans ses songes anesthésiques, ce chant de la belle mort? A-t-elle entendu sa voix dans la nuit de quatre heures du matin alors qu'elle recevait le cœur de Simon Limbres ? Elle est placée sous assistance extracorporelle pendant encore une demi-heure, puis recousue elle aussi, écarteurs à crémaillère relâchant les tissus pour une délicate suture de demoiselle, et demeure au bloc sous surveillance, entourée des écrans noirs où tracent les vagues lumineuses de son cœur, le temps que son corps récupère, le temps que l'on range la pièce en démence, le temps que l'on dénombre les ustensiles et les compresses, et que l'on efface le sang, le temps que l'équipe se disloque, et que chacun ôte ses vêtements de bloc et se rhabille, se passe de l'eau sur la figure et se nettoie les mains, puis quitte l'enceinte de l'hôpital pour aller attraper le premier métro, le temps qu'Alice reprenne des couleurs et risque un sourire tandis qu'Harfang lui glisse à l'oreille, alors, petite Harfanguette, qu'est-ce que tu dis de tout ça ? le temps que Virgilio relève sa charlotte et abaisse son masque, se décide à lui proposer d'aller prendre une bière du côté de Montparnasse, une assiette de frites, une entrecôte saignante histoire de rester dans l'ambiance, le temps qu'elle revête son manteau blanc et qu'il ne caresse le col animal, le temps enfin que le sous-bois s'éclaire, que les mousses bleuissent, que le chardonneret chante et que s'achève le grand surf dans la nuit digitale. Il est cinq heures quarante neuf.

Maylis de Kerangal, Réparer les vivants, coll. folio, éd. Gallimard, 2014, p. 298-299.

Séance 02

L'épaisseur du temps

Observation

Commentez l'image de couverture.

Pistes

Prolongement

1. Maelys de Kerangal a décrit son roman comme "une tragédie inversée." Pourquoi ?

2. Quelles formes prend le temps dans le roman ? Vous vous appuierez sur les pages 21-23, 81, 124-125, 224, 259-260, 290-291, 297-299.

Séance 03

Le corps des morts

Oral

"Cadavre"... Quelles images ce mot éveille-t-il en vous ?

Comparaison

1. Comment les corps des morts sont-ils décrits ?

2. Quel est l'effet produit sur les vivants ?

Pistes

Explication

Vous commenterez l'extrait de Réparer les vivants en vous appuyant sur le parcours de lecture suivant :

- le point de vue de Révol éclaire la mort cérébrale

- Sean et Marianne apprennent la perte de leur enfant

Prolongement

Dans une interview, Maylis de Kerangal a déclaré : "Le livre est lancé quand les personnages sont nommés... Les noms, il est vrai, portent une dimension poétique importante : ils traduisent l'essence des personnages." (L'Orient littéraire, mars 2014). Dans le roman, quels sont les noms des personnages principaux ? Que signifient-ils ?

Notes

1. Références au poème de Rimbaud, "Le Dormeur du Val".

Document A

Écrit à seize ans, "Le Dormeur du Val" est l'un des poèmes les plus connus d'Arthur Rimbaud.

C'est un trou de verdure où chante une rivière,

Accrochant follement aux herbes des haillons

D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,

Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.


Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,

Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,

Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,

Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.


Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme

Sourirait un enfant malade, il fait un somme :

Nature, berce-le chaudement : il a froid.


Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;

Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,

Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Arthur Rimbaud, "Le Dormeur du val", octobre 1870.

Le narrateur, l'indien Chactas, raconte ici la veillée funèbre passée au chevet du corps de la femme qu'il aimait, la chrétienne Atala.

Nous convînmes que nous partirions le lendemain au lever du soleil pour enterrer Atala sous l'arche du pont naturel, à l'entrée des Bocages de la mort. Il fut aussi résolu que nous passerions la nuit en prières auprès du corps de cette sainte.

Vers le soir, nous transportâmes ses précieux restes à une ouverture de la grotte, qui donnait vers le nord. L'ermite les avait roulés dans une pièce de lin d'Europe, filé par sa mère : c'était le seul bien qui lui restât de sa patrie, et depuis longtemps il le destinait à son propre tombeau. Atala était couchée sur un gazon de sensitives de montagnes ; ses pieds, sa tête, ses épaules et une partie de son sein étaient découverts. On voyait dans ses cheveux une fleur de magnolia fanée… celle-là même que j'avais déposée sur le lit de la vierge, pour la rendre féconde. Ses lèvres, comme un bouton de rose cueilli depuis deux matins, semblaient languir et sourire. Dans ses joues d'une blancheur éclatante, on distinguait quelques veines bleues. Ses beaux yeux étaient fermés, ses pieds modestes étaient joints, et ses mains d'albâtre pressaient sur son cœur un crucifix d'ébène ; le scapulaire de ses vœux était passé à son cou. Elle paraissait enchantée par l'Ange de la mélancolie, et par le double sommeil de l'innocence et de la tombe. Je n'ai rien vu de plus céleste. Quiconque eût ignoré que cette jeune fille avait joui de la lumière, aurait pu la prendre pour la statue de la Virginité endormie.

Le religieux ne cessa de prier toute la nuit. J'étais assis en silence au chevet du lit funèbre de mon Atala. Que de fois, durant son sommeil, j'avais supporté sur mes genoux cette tête charmante ! Que de fois je m'étais penché sur elle, pour entendre et pour respirer son souffle ! Mais à présent aucun bruit ne sortait de ce sein immobile, et c'était en vain que j'attendais le réveil de la beauté !

Chateaubriand, Atala, 1801.

J'arrivai à minuit avec le papa Gobseck. A la faveur du désordre qui régnait, nous nous introduisîmes jusque dans le petit salon qui précédait la chambre mortuaire, et où nous trouvâmes les trois enfants en pleurs, entre deux prêtres qui devaient passer la nuit près du corps. Ernest vint à moi et me dit que sa mère voulait être seule dans la chambre du comte. - N'y entrez pas, dit-il avec une expression admirable dans l'accent et le geste, elle y prie ! Gobseck se mit à rire, de ce rire muet qui lui était particulier. Je me sentais trop ému par le sentiment qui éclatait sur la jeune figure d'Ernest, pour partager l'ironie de l'avare. Quand l'enfant vit que nous marchions vers la porte, il alla s'y coller en criant : - Maman, voilà des messieurs noirs qui te cherchent ! Gobseck enleva l'enfant comme si c'eût été une plume, et ouvrit la porte. Quel spectacle s'offrit à nos regards ! Un affreux désordre régnait dans cette chambre. Echevelée par le désespoir, les yeux étincelants, la comtesse demeura debout, interdite, au milieu de hardes, de papiers, de chiffons bouleversés. Confusion horrible à voir en présence de ce mort. A peine le comte était-il expiré, que sa femme avait forcé tous les tiroirs et le secrétaire, autour d'elle le tapis était couvert de débris, quelques meubles et plusieurs portefeuilles avaient été brisés, tout portait l'empreinte de ses mains hardies. Si d'abord ses recherches avaient été vaines, son attitude et son agitation me firent supposer qu'elle avait fini par découvrir les mystérieux papiers. Je jetai un coup-d'oeil sur le lit, et avec l'instinct que nous donne l'habitude des affaires, je devinai ce qui s'était passé. Le cadavre du comte se trouvait dans la ruelle du lit, presque en travers, le nez tourné vers les matelas, dédaigneusement jeté comme une des enveloppes de papier qui étaient à terre ; lui aussi n'était plus qu'une enveloppe. Ses membres raidis et inflexibles lui donnaient quelque chose de grotesquement horrible. Le mourant avait sans doute caché la contre-lettre sous son oreiller, comme pour la préserver de toute atteinte jusqu'à sa mort. La comtesse avait deviné la pensée de son mari, qui d'ailleurs semblait être écrite dans le dernier geste, dans la convulsion des doigts crochus. L'oreiller avait été jeté en bas du lit, le pied de la comtesse y était encore imprimé ; à ses pieds, devant elle, je vis un papier cacheté en plusieurs endroits aux armes du comte, je le ramassai vivement et j'y lus une suscription indiquant que le contenu devait m'être remis. Je regardai fixement la comtesse avec la perspicace sévérité d'un juge qui interroge un coupable. La flamme du foyer dévorait les papiers. En nous entendant venir, la comtesse les y avait lancés en croyant, à la lecture des premières dispositions que j'avais provoquées en faveur de ses enfants, anéantir un testament qui les privait de leur fortune. Une conscience bourrelée et l'effroi involontaire inspiré par un crime à ceux qui le commettent lui avaient ôté l'usage de la réflexion. En se voyant surprise, elle voyait peut-être l'échafaud et sentait le fer rouge du bourreau. Cette femme attendait nos premiers mots en haletant, et nous regardait avec des yeux hagards. - Ah ! madame, dis-je en retirant de la cheminée un fragment que le feu n'avait pas atteint, vous avez ruiné vos enfants ! ces papiers étaient leurs titres de propriété.

Un prie-Dieu était disposé à côté du lit ; une flamme bleuâtre voltigeant sur une patère de bronze jetait par toute la chambre un jour faible et douteux, et çà et là faisait papilloter dans l'ombre quelque arête saillante de meuble ou de corniche. Sur la table, dans une urne ciselée, trempait une rose blanche fanée dont les feuilles, à l'exception d'une seule qui tenait encore, étaient toutes tombées au pied du vase comme des larmes odorantes ; un masque noir brisé, un éventail, des déguisements de toute espèce, traînaient sur les fauteuils et faisaient voir que la mort était arrivée dans cette somptueuse demeure à l'improviste et sans se faire annoncer. Je m'agenouillai sans oser jeter les yeux sur le lit, et je me mis à réciter les psaumes avec une grande ferveur, remerciant Dieu qu'il eût mis la tombe entre l'idée de cette femme et moi, pour que je pusse ajouter à mes prières son nom désormais sanctifié. Mais peu à peu cet élan se ralentit, et je tombai en rêverie. Cette chambre n'avait rien d'une chambre de mort. Au lieu de l'air fétide et cadavéreux que j'étais accoutumé à respirer en ces veilles funèbres, une langoureuse fumée d'essences orientales, je ne sais quelle amoureuse odeur de femme, nageait doucement dans l'air attiédi. Cette pâle lueur avait plutôt l'air d'un demi-jour ménagé pour la volupté que de la veilleuse au reflet jaune qui tremblote près des cadavres. Je songeais au singulier hasard qui m'avait fait retrouver Clarimonde au moment où je la perdais pour toujours, et un soupir de regret s'échappa de ma poitrine. Il me sembla qu'on avait soupiré aussi derrière moi, et je me retournai involontairement. C'était l'écho. Dans ce mouvement, mes yeux tombèrent sur le lit de parade qu'ils avaient jusqu'alors évité. Les rideaux de damas rouge à grandes fleurs, relevés par des torsades d'or, laissaient voir la morte couchée tout de son long et les mains jointes sur la poitrine. Elle était couverte d'un voile de lin d'une blancheur éblouissante, que le pourpre sombre de la tenture faisait encore mieux ressortir, et d'une telle finesse qu'il ne dérobait en rien la forme charmante de son corps et permettait de suivre ces belles lignes onduleuses comme le cou d'un cygne que la mort même n'avait pu roidir. On eût dit une statue d'albâtre faite par quelque sculpteur habile pour mettre sur un tombeau de reine, ou encore une jeune fille endormie sur qui il aurait neigé.

Je ne pouvais plus y tenir ; cet air d'alcôve m'enivrait, cette fébrile senteur de rose à demi fanée me montait au cerveau, et je marchais à grands pas dans la chambre, m'arrêtant à chaque tour devant l'estrade pour considérer la gracieuse trépassée sous la transparence de son linceul. D'étranges pensées me traversaient l'esprit ; je me figurais qu'elle n'était point morte réellement, et que ce n'était qu'une feinte qu'elle avait employée pour m'attirer dans son château et me conter son amour. Un instant même je crus avoir vu bouger son pied dans la blancheur des voiles, et se déranger les plis droits du suaire.

Et puis je me disais : "Est-ce bien Clarimonde ? quelle preuve en ai-je ? Ce page noir ne peut-il être passé au service d'une autre femme ? Je suis bien fou de me désoler et de m'agiter ainsi. " Mais mon cœur me répondit avec un battement : "C'est bien elle, c'est bien elle." Je me rapprochai du lit, et je regardai avec un redoublement d'attention l'objet de mon incertitude. Vous l'avouerai-je ? cette perfection de formes, quoique purifiée et sanctifiée par l'ombre de la mort, me troublait plus voluptueusement qu'il n'aurait fallu, et ce repos ressemblait tant à un sommeil que l'on s'y serait trompé. J'oubliais que j'étais venu là pour un office funèbre, et je m'imaginais que j'étais un jeune époux entrant dans la chambre de la fiancée qui cache sa figure par pudeur et qui ne se veut point laisser voir. Navré de douleur, éperdu de joie, frissonnant de crainte et de plaisir, je me penchai vers elle et je pris le coin du drap ; je le soulevai lentement en retenant mon souffle de peur de l'éveiller. Mes artères palpitaient avec une telle force, que je les sentais siffler dans mes tempes, et mon front ruisselait de sueur comme si j'eusse remué une dalle de marbre. C'était en effet la Clarimonde telle que je l'avais vue à l'église lors de mon ordination ; elle était aussi charmante, et la mort chez elle semblait une coquetterie de plus. La pâleur de ses joues, le rose moins vif de ses lèvres, ses longs cils baissés et découpant leur frange brune sur cette blancheur, lui donnaient une expression de chasteté mélancolique et de souffrance pensive d'une puissance de séduction inexprimable ; ses longs cheveux dénoués, où se trouvaient encore mêlées quelques petites fleurs bleues, faisaient un oreiller à sa tête et protégeaient de leurs boucles la nudité de ses épaules ; ses belles mains, plus pures, plus diaphanes que des hosties, étaient croisées dans une attitude de pieux repos et de tacite prière, qui corrigeait ce qu'auraient pu avoir de trop séduisant, même dans la mort, l'exquise rondeur et le poli d'ivoire de ses bras nus dont on n'avait pas ôté les bracelets de perles. Je restai longtemps absorbé dans une muette contemplation, et, plus je la regardais, moins je pouvais croire que la vie avait pour toujours abandonné ce beau corps. Je ne sais si cela était une illusion ou un reflet de la lampe, mais on eût dit que le sang recommençait à circuler sous cette mate pâleur ; cependant elle était toujours de la plus parfaite immobilité. Je touchai légèrement son bras ; il était froid, mais pas plus froid pourtant que sa main le jour qu'elle avait effleuré la mienne sous le portail de l'église. Je repris ma position, penchant ma figure sur la sienne et laissant pleuvoir sur ses joues la tiède rosée de mes larmes. Ah ! quel sentiment amer de désespoir et d'impuissance ! quelle agonie que cette veille ! j'aurais voulu pouvoir ramasser ma vie en un monceau pour la lui donner et souffler sur sa dépouille glacée la flamme qui me dévorait. La nuit s'avançait, et, sentant approcher le moment de la séparation éternelle, je ne pus me refuser cette triste et suprême douceur de déposer un baiser sur les lèvres mortes de celle qui avait eu tout mon amour. Ô prodige ! un léger souffle se mêla à mon souffle, et la bouche de Clarimonde répondit à la pression de la mienne : ses yeux s'ouvrirent et reprirent un peu d'éclat, elle fit un soupir, et, décroisant ses bras, elle les passa derrière mon cou avec un air de ravissement ineffable. "Ah ! c'est toi, Romuald, dit-elle d'une voix languissante et douce comme les dernières vibrations d'une harpe ; que fais-tu donc ? Je t'ai attendu si longtemps, que je suis morte ; mais maintenant nous sommes fiancés, je pourrai te voir et aller chez toi. Adieu, Romuald, adieu ! je t'aime ; c'est tout ce que je voulais te dire, et je te rends la vie que tu as rappelée sur moi une minute avec ton baiser ; à bientôt. "

Document B

Laurent, amant de Thérèse, a poussé Camille, son mari, par-dessus bord, lors d'une promenade en barque sur la Seine. Pour être sûr que Camille est bien mort, Laurent se rend quotidiennement à la morgue.

Le lendemain, comme il entrait à la morgue, il reçut un coup violent dans la poitrine : en face de lui, sur une dalle, Camille le regardait, étendu sur le dos, la tête levée, les yeux entr'ouverts.

Le meurtrier s'approcha lentement du vitrage, comme attiré, ne pouvant détacher ses regards de sa victime. Il ne souffrait pas ; il éprouvait seulement un grand froid intérieur et de légers picotements à fleur de peau. Il aurait cru trembler davantage. Il resta immobile, pendant cinq grandes minutes, perdu dans une contemplation inconsciente, gravant malgré lui au fond de sa mémoire toutes les lignes horribles, toutes les couleurs sales du tableau qu'il avait sous les yeux.

Camille était ignoble. Il avait séjourné quinze jours dans l'eau. Sa face paraissait encore ferme et rigide ; les traits s'étaient conservés, la peau avait seulement pris une teinte jaunâtre et boueuse. La tête, maigre, osseuse, légèrement tuméfiée, grimaçait ; elle se penchait un peu, les cheveux collés aux tempes, les paupières levées, montrant le globe blafard des yeux ; les lèvres tordues, tirées vers un des coins de la bouche, avaient un ricanement atroce ; un bout de langue noirâtre apparaissait dans la blancheur des dents. Cette tête, comme tannée et étirée, en gardant une apparence humaine, était restée plus effrayante de douleur et d'épouvante. Le corps semblait un tas de chairs dissoutes ; il avait souffert horriblement. On sentait que les bras ne tenaient plus ; les clavicules perçaient la peau des épaules. Sur la poitrine verdâtre, les côtes faisaient des bandes noires ; le flanc gauche, crevé, ouvert, se creusait au milieu de lambeaux d'un rouge sombre. Tout le torse pourrissait. Les jambes, plus fermes, s'allongeaient, plaquées de taches immondes. Les pieds tombaient.

Laurent regardait Camille. Il n'avait pas encore vu un noyé si épouvantable. Le cadavre avait, en outre, un air étriqué, une allure maigre et pauvre ; il se ramassait dans sa pourriture ; il faisait un tout petit tas. On aurait deviné que c'était là un employé à douze cents francs, bête et maladif, que sa mère avait nourri de tisanes. Ce pauvre corps, grandi entre des couvertures chaudes, grelottait sur la dalle froide.

Quand Laurent put enfin s'arracher à la curiosité poignante qui le tenait immobile et béant, il sortit, il se mit à marcher rapidement sur le quai. Et, tout en marchant, il répétait : "Voilà ce que j'en ai fait. Il est ignoble." Il lui semblait qu'une odeur âcre le suivait, l'odeur que devait exhaler ce corps en putréfaction.

Emile Zola, Thérèse Raquin, chp XIII, 1867.

Document C

Dans ce roman contemporain, deux parents apprennent la mort cérébrale de leur fils Simon, de la bouche du médecin Révol.

Sean et Marianne n'ont toujours pas fait un mouvement. Accablement, courage, dignité, Révol n'en sait rien, s'attendait tout autant à ce qu'ils explosent, passent par-dessus son bureau, envoient valser ses papelards, renversent ses saletés décoratives, voire le frappent et l'insultent - salaud, pelle à merde -, il y avait de quoi devenir cinglé, se cogner la tête contre les murs, hurler sa rage, au lieu de quoi tout se passait comme si ces deux-là, lentement, se dissociaient du reste de l'humanité, migraient vers les confins de la croûte terrestre, quittaient un temps et un territoire pour amorcer une dérive sidérale.

Comment pourraient-ils seulement penser la mort de leur enfant quand ce qui était un pur absolu - la mort, l'absolu le plus pur justement - s'est reformé, recomposé, en différents états du corps ? Puisque ce n'était plus ce rythme frappé au creux de la poitrine qui attestait la vie - un soldat ôte son casque et se penche pour poser une oreille sur le thorax de son camarade couché dans la boue au fond de la tranchée -, ce n'était plus le souffle exhalé par la bouche qui désignait le vif- un maître nageur ruisselant effectue un bouche-à-bouche sur une jeune fille à carnation verdâtre -, mais le cerveau électrifié, activé d'ondes cérébrales, des ondes bêta de préférence. Comment pourraient-ils seulement l'envisager, cette mort de Simon, quand sa carnation est rose encore, et souple, quand sa nuque baigne dans le frais cresson bleu1 et qu'il se tient allongé les pieds dans les glaïeuls1 ? Révol rameute les figurations de cadavres qu'il sait connaître, et ce sont toujours des images du Christ, christs en croix aux corps blêmes, fronts égratignés par la couronne d'épines, pieds et mains cloués sur des bois noirs et luisants, ou christs déposés, têtes en arrière et paupières mi-closes, livides, décharnés, hanches ceintes d'un maigre linceul façon Mantegna, c'est Le corps du Christ mort dans la tombe d'Holbein le jeune - un tableau d'un tel réalisme que Dostoievski mit en garde les croyants : à le regarder, ils risquaient de perdre la foi -, ce sont ces rois, ces prélats, ces dictateurs embaumés, ces cow-boys de cinéma effondrés sur le sable et filmés en gros plan, il se souvient alors de cette photo du Che, christique justement, et lui aussi les yeux ouverts, exhibé dans une mise en scène morbide par la junte bolivienne, mais il ne trouve rien qui soit analogue à Simon, à ce corps intact, à ce corps qui ne saigne pas, calmement athlétique, qui ressemble à celui d'un jeune dieu au repos, qui a l'air de dormir, qui a l'air de vivre.

Combien de temps sont-ils restés assis de la sorte après l'annonce, affaissés au bord de leurs chaises, pris dans une expérience mentale dont leur corps jusque là n'avait pas la moindre idée ? Combien de temps leur faudra-t-il pour venir se placer sous le régime de la mort ? Pour l'heure, ce qu'ils ressentent ne parvient pas à trouver de traduction possible mais les foudroie dans un langage qui précède le langage, un langage impartageable, d'avant les mots et d'avant la grammaire, qui est peut-être l'autre nom de la douleur, ils ne peuvent s'y soustraire, ils ne peuvent lui substituer aucune description, ils ne peuvent en reconstruire aucune image, ils sont à la fois coupés du monde et coupés d'eux-mêmes.

Maylis de Kerangal, Réparer les vivants, coll. folio, éd. Gallimard, 2014, p. 108-110.

Document D

"Un tableau d'un tel réalisme que Dostoievski mit en garde les croyants : à le regarder, ils risquaient de perdre la foi." (Maylis de Kerangal, Réparer les vivants)

Hans Holbein le Jeune, Le Christ au tombeau, 1521-1522.

Séance 04

"Le coeur de Simon Limbres"

Oral

1. Quelles chansons, quels poèmes sont évoqués dans le roman ? Quel est leur point commun ? Vous vous appuierez sur les pages de dédicace, 76, 122, 146.

Pistes

Séance 05

Le labyrinthe de Juliette

Explication

Vous commenterez l'extrait ci-contre en prenant appui sur les axes suivants :

- le travail minutieux de construction d'un personnage créatif

- la découverte et l'exploration d'un espace mental

Pistes

Notes

1. Rhizome : Tige souterraine de certains plantes vivaces, qui se développe en réseau dense et complexe.

Elle élabore son labyrinthe avec régularité depuis la rentrée de Noël, les élèves inscrits en terminale option Arts plastiques devant présenter un projet personnel en fin d'année. Elle a commencé par bâtir le volume de plexiglas, un mètre cube dont deux faces ne seraient posées qu'à la fin - elle avait longuement étudié les échantillons de matière avant de choisir -, et maintenant elle construit l'intérieur. Des schémas à différentes échelles sont punaisés au-dessus de son bureau, elle les observe, s'approchant du mur, après quoi elle dispose sur le plan de travail une plaque de carton plume blanc, prépare les crayons à papier, deux règles de métal, les gommes propres, un taille-crayon et un pistolet à colle chaude, puis elle va se laver les mains dans la salle de bains avant d'enfiler les gants de plastique transparent que lui a donnés la coiffeuse de la rue - ils étaient rangés dans le chariot de la coloriste, sous les bacs à teinture, entre les bigoudis, les pinces multicolores, et les petites éponges.

Elle commence, entaille la plaque blanche et découpe au cutter des lamelles de formes variées qu'elle numérote ensuite suivant le patron qu'elle a tracé au millimètre et qui est censé, une fois la maquette achevée, faire apparaître cet étoilement en rhizome1, cet entrelacs complexe où chaque chemin en croisera un autre, où il n'existera ni entrée, ni sortie, ni centre, mais une infinité de pistes, de connexions, d'embranchements, de points de fuite et de perspectives. Si absorbée dans son travail qu'elle finit par percevoir un léger bourdonnement, comme si le silence vibrait, saturé, et formait un écrin autour d'elle, placée alors au centre du monde - elle aime dessiner, manipuler, couper, coller, coudre, dessiner, a toujours aimé cela, son père et sa mère rappellent souvent les menus bricolages qu'elle réalisait avant même de savoir lire, ces petits papiers qu'elle déchirait et assemblait à longueur de journée, ces mosaïques de matières cousues avec de gros fils de laine, ces puzzles, ces mobiles de plus en plus sophistiqués qu'elle équilibrait avec de la pâte à modeler, ils évoquent alors l'enfant créative qu'elle était, minutieuse, passionnée, une petite fille extraordinaire.

La première fois qu'elle avait montré la caisse transparente à Simon, et lui avait présenté son projet, il lui avait demandé, perplexe: c'est un plan du cerveau ? Elle l'avait regardé, étonnée, et avait répondu, sûre d'elle, parlant vite: en quelque sorte, ouais, c'est ça, c'est plein de mémoire, de coïncidences, de questions, c'est un espace de hasard et de rencontre. Elle ne sut pas lui dire à quel point elle en faisait l'expérience, chaque séance de travail provoquant une sorte de décollement qui l'entraînait loin, bien loin, en tout cas de ses mains qui s'agitaient sous ses yeux, sa pensée s'échappant à mesure que les lamelles de carton s'amoncelaient sur la table puis prenaient place dans la caisse, collées sur la structure d'un geste répétitif - la pression de l'index sur la gâchette du pistolet dosant exactement la quantité de cette substance blanche et chaude dont l'odeur la défonçait doucement -, dérivant lentement vers l'entrée du labyrinthe, dans une zone mentale où se mélangeaient l'hyperprécision du souvenir et les spirales du désir, la grande rêverie, et revenant toujours à Simon en fin de trajectoire, retrouvant la trace de son tatouage, les lignes et les points, les volutes fines, calligraphiées à l'encre verte, finissant immanquablement par le rencontrer au gré d'une image, puisqu'elle était amoureuse.

Maylis de Kerangal, Réparer les vivants, coll. folio, éd. Gallimard, 2014, p. 143-145.

Recherche

Dans une interview, Maylis de Kerangal a déclaré : "Le Havre influence beaucoup mon écriture. La ville est comme le contenant, le nid ou la scène du drame. Instaurer des espaces précis est nécessaire au déploiement de mon écriture et cette histoire n’aurait pas pu se passer ailleurs qu’au Havre. C’est une ville en béton, avec des dégradés de verts et de gris, avec du sable et du granit. Il y a deux horizons au Havre, l’horizon fluvial – qui peut rappeler le fleuve des morts – et l’horizon maritime. Et c’est aussi une ville détruite et reconstruite." (L'Orient littéraire, mars 2014).

Sur une carte en ligne (Umap ou Google My Maps), repérez les lieux et dessinez les trajectoires des personnages :

  • les trois garçons : p. 25, p. 114
  • Marianne et Sean : p. 51-53, p. 150-151
  • Cordelia : p. 113-114
  • Simon et Juliette : p. 146-148, p. 257-258
  • Virgilio : p. 232, p. 248-251
  • le coeur et les organes de Simon : p. 267-269

Quelles remarques vous inspirent les lieux repérés et les trajectoires dessinées ?

Séance 06

Chimères modernes

Contraction

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p. 219, 273.

Le sentiment que l'organe greffé est chargé encore de l'individualité du "donneur" nourrit une folle interrogation sur l'identité de ce fantôme dont la mort a signifié pour le greffé une étrange délivrance. Ainsi, ce jeune homme transplanté depuis deux ans après une insuffisance rénale qui lui imposait la longue dépendance de l'hémodialyse. Quand on lui demande ce qu'il pense de l'opération subie, il évoque d'emblée le "rein" venu du cadavre d'un jeune homme décédé dans un accident de la route. "On ne peut oublier ça… Ça fait drôle… On sait qu'il n'est pas mort exprès. Parfois, on se demande si ses parents sont au courant que le rein de leur fils est encore vivant… Est-ce qu'ils avaient donné leur accord ?" Comme sa mère explique qu'elle aurait aimé connaître les antécédents de ce jeune homme, son fils se récrie aussitôt : "Il ne vaut mieux pas. Je suis le receveur. En savoir plus, non ! Ne rien savoir c'est mieux. Il est mort. Mais c'est pas ça qui l'a fait mourir ! C'est pas moi qui le lui ai pris !" Volonté tenace d'ignorance afin de ne pas accentuer une dette déjà terrible et une culpabilité qui l'amène à revenir encore sur le fait que nul ne peut lui reprocher d'être à l'origine de la mort du jeune homme. Mais deux ans après l'opération, l'insistance sur ce fait, le désir que les parents de la victime aient été tenus au courant du prélèvement, en disent long sur la difficulté d'intérioriser cet organe même s'il lui vaut d'être libéré de la contrainte des dialyses. Il rappelle que ses propres reins, détruits, ont été "jetés". L'organe inséré dans sa chair est à ses yeux "comme une machine qui évite la dialyse. C'est presque artificiel, mais c'est quand même à quelqu'un". L'organe, plus ou moins ravi à un autre, demeure étranger et l'institue tributaire d'une dette qui alimente le travail de la culpabilité, même si, au fil de l'entretien, il évoque enfin sa "délivrance". [...]

L'intégration du greffon en élément de soi entraîne une crise intérieure plus ou moins aiguë et durable selon les individus, leur histoire antérieure, les conditions psychologiques de la greffe, la qualité de l'accompagnement familial et hospitalier. La transplantation est une intromission identitaire en même temps qu'organique. Le discours médical, insistant sur le mécanisme corporel, est démenti par l'ébranlement de l'identité personnelle du receveur. La greffe ouvre la voie à une contagion possible par l'imaginaire associé à l'inconnu pourvoyeur d'organe et de vie. L'organe étranger introduit une brèche dans le réel et l'image du corps, les limites personnelles se dissolvent et subissent les assauts du fantasme. Le greffé sent en lui une présence étrangère, trace persistante d'un autre homme. Une part de soi échappe. "Je ressens la présence de quelqu'un dans mon corps, c'est plus fort que moi. Comme si la moitié de mon corps m'échappait" ; "On ne sait plus très bien qui on est" ; "J'ai l'impression d'avoir changé de corps..." sont des propos courants. [...]

Dans les imaginaires collectifs, les organes sont associés à des qualités morales ou physiques particulières : les reins renvoient à la puissance génésique, à la force. Le cœur à l'intelligence, à l'intuition, à l'affectivité ; le foie au courage, à la force, à la colère ; les poumons au rythme, au souffle, etc. La nature de l'organe greffé n'est pas sans incidence sur la psychologie du receveur. Il est plus facile pour le sentiment d'identité d'accepter un rein, dont l'image n'est guère valorisée, qu'un coeur ou des poumons dont le degré d'humanité est fort et accompagné en permanence d'une dimension sensible (le greffé sent battre le coeur, il respire par les poumons). A chaque instant, il est renvoyé à l'étonnement de son statut.

Dictionnaire du corps, sous la direction de Michela Marzano, coll. Quadrige, Dicos poche, éd. PUF, 2007.

Document B

Les députés ont voté dans la nuit de vendredi à samedi l'amendement, inscrit au projet de loi santé, facilitant le prélèvement d'organes sur une personne décédée qui n'est pas inscrite au registre des refus.

C'est l'une des mesures sensibles du projet de loi santé de Marisol Touraine. Les députés ont adopté dans la nuit de vendredi à samedi l'amendement renforçant le principe du consentement présumé au don d'organes à partir de 2018. Autrement dit, les familles et proches n'auront plus la possibilité d'avoir leur mot à dire lorsque la personne décédée n'est pas inscrite dans le registre national des refus: ils ne seront plus consultés mais seulement "informés des prélèvements envisagés et de la finalité de ces prélèvements".

Jusqu'ici, les membres de la famille pouvaient s'opposer au don si leur proche décédé n'avait pas fait les démarches officielles pour inscrire son refus. Ce qui, selon les auteurs de l'amendement, aboutissait à faire diminuer le don d'organes, les familles pouvant prendre une décision "sous l'émotion" puis la regretter.

En contrepartie, les députés ont adopté un autre amendement ouvrant la voie à d'autres moyens officiels pour exprimer son refus que l'inscription dans le registre national, rapporte Le Monde. Le registre, qui était jusqu'ici le moyen "exclusif", deviendra le moyen "principal" de dire son opposition au don d'organes. Quant aux autres moyens, le journal précise qu'ils seront définis dans un décret du Conseil d'Etat d'ici 2017. 19 000 personnes en attente d'une greffe en France

Mais cet amendement voté par les députés est fortement critiqué depuis plusieurs semaines, en particulier par les associations de donneurs. "Faire participer la famille dans l'acte de générosité que constitue le don, comme c'est le cas aujourd'hui, est primordial et important pour le travail de deuil. Comment accepter qu'une infirmière coordinatrice arrive en disant simplement 'le défunt n'est pas inscrit au registre des refus, je viens prélever des organes'?", s'inquiètait Pierre Noir, vice-président de France Adot, la fédération des Associations pour le don d'organes, interrogé par L'Express.

Une crainte partagée par le corps médical. "Son application conduira de manière inéluctable à une perte de la notion de don pour tout ce qu'il contient d'humanité", déplorent des médecins et des infirmiers des coordinations hospitalières de prélèvements d'organes et tissus, dans Le Figaro.

Actuellement en France, 40% des personnes s'opposent au don d'organes, selon Le Monde qui précise par ailleurs que 19 000 personnes sont aujourd'hui en attente d'une greffe.

LEXPRESS.fr , publié le 11/04/2015.

Séance 07

Appropriation

Consigne

Réalisez, au choix, l'une des activités ci-dessous. C'est un travail individuel ou à deux.

Imaginez et racontez l'enterrement de Simon Limbres : les personnes présentes, les paroles prononcées...

Votre texte fera au moins 30 lignes et comportera au moins six références au roman.

Consigne 2

Faites une frise chronologique pour représenter, heure par heure, l'histoire du coeur de Simon Limbres, du début du roman à la fin. Vous indiquerez, pour chaque moment, le lieu et les personnages concernés.