Pour un sujet agissant dans une situation didactique (professeur ou/et élève), un seuil correspond à un point critique et déterminant, à un moment donné, pour l'installation et l'engagement dans l'activité ; il se caractérise par un glissement, voire basculement dans un nouveau positionnement; ce déplacement, qui peut être provisoire, est lisible à travers des signes divers - corporels, mais plus particulièrement langagiers – et des gestes relevant de diverses catégories. Autour du franchissement, non synchrone, de divers seuils se joue l'installation dans la discipline et l'élaboration de nouvelles places pour le(s) sujet(s) et les objets d'étude.
Brenas, Y. (2007). Comment aider des élèves de lycée à s'installer dans une discipline : la littérature. Actualité de la Recherche en Éducation et en Formation. Strasbourg.
La mise au travail des élèves peut constituer un véritable casse-tête à chaque début d'heure de cours. Cette situation professionnelle répétitive peut dans certains cas mettre à l'épreuve les débutants. Comment faire alors pour sortir d'un risque de montée en tension, sans renoncer à ses ambitions ?
(s.d.). Se former sur Néopass@ction — 3-Ifé - Plateforme néo-titulaires - NéoPass@ction. https://neo.ens-lyon.fr/neo/formation
1. Comparez l'accueil des élèves par Romain, Séverine et Rémy.
2. Comparez l'activité de Romain en début d'année et six mois plus tard.
La mise au travail des élèves en début de cours constitue pour la majorité des débutants un point noir récurrent de leur quotidien. Le suivi de 2005 à 2015 d'une centaine d'enseignants, tout au long de leur première année d'enseignement dans de tels contextes, a permis d'identifier trois "dispositions à agir" typiques des enseignants débutants lors de l'entrée en classe des élèves et de leur mise au travail : 1. attendre avant d'enseigner ; 2. contrôler les élèves avant d'enseigner ; 3. enseigner pour contrôler les élèves.
Borer, V. L., & Ria, L. (2016). Apprendre à enseigner.
Dans cette toute première phase, l'enjeu pour tout enseignant, est de construire sa place, et de faire admettre l'espace de la classe en tant que lieu au moins épistémique... Il peut signifier son rôle de diverses manières : - physiquement: en se postant, par exemple, à la porte, en saluant les élèves pour marquer la symbolique de ce seuil ; Noémie recourt déjà à ce geste en mars, tandis que Lucie le trouve difficile en lycée, les élèves ayant une carrure souvent imposante; mais, dans son premier poste en collège, elle l'adopte : c'est le moyen d'amener "au moins le silence pour être tout doucement dans ce qui va arriver" ; - spatialement : en quittant son bureau, en avançant vers les élèves; - mais aussi verbalement, en particulier quand la partie n'est pas gagnée. Selon les événements dans le cours précédent, le moment de la journée ou de la semaine, une agitation accrue ou une passivité massive marque le début de cours; le professeur est amené à jouer sur sa voix pour "capter l'attention des élèves qui n'est pas toujours bonne en début de cours".
Bucheton, D. (2009). L'agir enseignant : des gestes professionnels ajustés. Octarès Editions.
Lisez l'article de Brenas (2006).
1. Quels sont les différents seuils qu'elle évoque ?
2. Quelles pistes sont esquissées pour "passer" ces seuils ?
3. Est-il important, selon vous, d'aller jusqu'au troisième ? Pourquoi ?
Selon notre conception, un des enjeux majeurs de l'enseignement de la littérature découle de sa fonction anthropologique : amener des lecteurs à réfléchir le truchement des textes, et à travers une co-activité verticale et horizontale, sur le monde, les autres, et soi-même..., à s'engager dans des démarches interprétatives singulières, en faisant entendre au sein d'une polyphonie leur propre voix, c'est-à-dire à être des sujets-lecteurs. Dans cette perspective, un élève peut-il attendre uniquement de recevoir un propos, aussi élaboré soit-il, et du seul professeur ? D'enregistrer un propos qui ne met pas en jeu ses propres émotions, expériences, connaissances, réactions, son imaginaire ? Un tel positionnement, où sont convoqués des gestes génériques, est le lieu pour nous d'une tension majeure, qui freine une mise en activité épistémologique propre à la classe de littérature ; elle découle, pensons-nous, d'une faible sensibilité aux styles de gestes, autant chez l'enseignant que chez l'élève, que réclame une discipline donnée.
Bucheton, D. (2009). L'agir enseignant : des gestes professionnels ajustés. Octarès Editions.
Comment, par exemple, faire entrer les élèves dans le texte suivant ?
Kaoutar, Apollonie, Mathilde : vous me confirmez que vous avez des véhioules ?
Est-ce qu'il y en a parmi vous qui ne souhaitent pas passer le CAPES ?
Les options au CAPES : qui prend quoi ?