La leçon

Échelle

/20 De 1 à 5 De 6 à 10 De 11 à 15 De 16 à 20
L'explication de texte (15-20 minutes)

Le texte n'est pas situé ou les connaissances utilisées sont inexactes.

La lecture est absente.

L'explication se réduit à une reformulation du texte, ou à un relevé formaliste.

Le texte est situé mais les connaissances utilisées restes floues ou parfois inexactes.

La lecture est monocorde.

Le candidat propose quelques analyses, mais l'explication se réduit souvent à une reformulation du texte, ou à un relevé formaliste.

Le texte est situé dans l'oeuvre et dans un contexte littéraire avec des connaissances pertinentes dans l'ensemble.

La lecture est correcte ; un effort d'expressivité est produit.

L'explication propose une réflexion sur la construction, l'intérêt du texte et les effets/les affects qu'il produit.

Le texte est situé dans l'oeuvre et dans un contexte littéraire avec des connaissances précises.

La lecture, nette et juste, éclaire le texte.

L'explication élabore une réflexion riche sur la construction, l'intérêt du texte et les effets/les affects qu'il produit.

L'exploitation didactique (20-25 minutes)

Le document associé n'est pas présenté ou pas compris.

La séance proposée n'est ni située ni problématisée.

Les activités proposées sont inadaptées, sans lien entre elles ou transposables à n'importe quel support.

Les consignes sont confuses et/ou inapplicables.

Le document associé est partiellement présenté ou compris.

Le contexte de la séance proposée reste imprécis.

Les activités proposées sont sans lien entre elles et avec les objectifs évoqués (s'il y en a).

Les consignes ne sont pas toujours claires.

Le document associé est présenté et ses liens avec le texte sont explicités.

La séance proposée est située dans le niveau indiqué et dans une séquence.

Les activités paraissent adaptées au niveau de la classe et aux objectifs évoqués, même si leur articulation n'est pas toujours nette.

Les consignes sont dans l'ensemble claires.

Le document associé est présenté de façon précise ; ses liens avec le texte sont explicités.

La séance proposée est située dans le niveau indiqué et dans une séquence précise.

Les activités sont adaptées au niveau de la classe, articulées entre elles ainsi qu'aux objectifs visés.

Les consignes sont claires et précises.

L'expression et la posture

L'expression est confuse, le niveau de langue mal maîtrisé.

La littérature et sa transmission ne semblent pas pensés.

L'expression est parfois confuse, le niveau de langue pas toujours bien maîtrisé.

La présentation est laborieuse.

La littérature et sa transmission ne sont pas problématisés.

L'expression et le niveau de langue sont bien maîtrisés.

Le candidat communique de façon convaincante.

Une réflexion sur la littérature et sa transmission apparaît.

L'expression et le niveau de langue sont très bien maîtrisés.

Le candidat communique avec aisance ; sa prestation capte l'attention.

Une réflexion intéressante sur la littérature et sa transmission s'exprime.

Note plancher : ... /20
L'entretien (10 minutes sur l'explication, 10 minutes sur l'exploitation)

Le candidat ne s'implique pas et ne cherche pas à répondre aux questions.

Le candidat essaie de répondre aux questions mais le dialogue reste laborieux.

Le candidat parvient à approfondir ou à nuancer certaines de ses réponses.

Le candidat prend bien en compte les questions posées, s'implique dans le dialogue et approfondit sa réflexion.

Note définitive : ... /20

Les rapports de jury

Cette nouvelle épreuve, de coefficient 5, est d’une durée d’une heure (avec trois heures de préparation). Durant 40 minutes, le candidat présente son exposé puis est invité à quitter la salle un moment. Le jury délibère alors pour attribuer une note plancher à la prestation du candidat, note qui pourra par conséquent n’être que relevée à l’issue d’un entretien de 20 minutes environ.

Pour rappel, un sujet de leçon se compose de trois éléments : 1. Un document A, le texte qui fait l’objet de l’explication, extrait d’une œuvre de langue française, tous les genres et tous les siècles représentés de la Renaissance à nos jours, quel que soit le domaine choisi par le candidat. 2. Un document B, qui forme avec le document A le corpus qu’il devra mobiliser dans sa séance. 3. Un niveau de classe, à partir duquel le candidat infèrera une entrée de programme ou un objet d’étude, des domaines du programme (lecture, écriture, etc.), des objectifs.

Dans son exposé, le candidat est invité à présenter durant 15-20 minutes une explication de texte, puis, en 20-25 minutes, à proposer l’élaboration didactique d’une séance à partir de l’ensemble du corpus et du niveau de classe précisé dans le sujet.

Il s’agit bien d’une seule épreuve, qui permet d’évaluer dans sa première partie la maîtrise des savoirs disciplinaires à un niveau d’exigence universitaire, dans sa seconde, la capacité à mobiliser ceux-ci dans une perspective didactique. Dans la mesure où le texte à expliquer fait partie du corpus de la séance, très logiquement non seulement l’élaboration de celle-ci doit s’appuyer sur les acquis de l’explication du premier texte, mais elle peut être l’occasion de revenir sur ce premier texte en complétant son explication de nouvelles remarques. Réciproquement, si le niveau universitaire exigé pour l’explication de texte peut conduire le candidat à choisir une problématique destinée ensuite à être réorientée (de manière argumentée) dans l’élaboration de la séance, il n’en reste pas moins que le corpus complémentaire et le niveau de classe, avec les entrées de programme que celui-ci induit, peuvent donner au candidat de précieuses indications de lecture du texte à expliquer. Les candidats sont par conséquent invités à réfléchir à la cohérence argumentative de leur exposé dans son unité.

L'explication

L’explication ne doit pas être un exercice gratuit ; elle doit d’abord être un approfondissement, par la relecture lente et attentive, de la compréhension de la littérarité du texte, c’est-à-dire de l’appréhension juste et sensible de ses formes, en tant que formes créatrices : créatrices d’effets esthétiques en prise avec des conceptions de l’homme et du monde et suscitant les émotions d’un public. Mais elle doit aussi autant que possible être nourrie par et nourrir une réflexion plus large, amener, en prenant l’extrait comme un exemple, à une connaissance plus précise de la littérature dans tel moment de son histoire, ou encore dans telle forme qu’elle se choisit pour nous faire voir le monde autrement. Une explication de texte doit ainsi toujours faire preuve de son utilité. La nouvelle épreuve du concours réformé, avec son appariement de l’explication de texte et de l’élaboration didactique d’une séance, invite précisément les candidats à utiliser la première dans la seconde. Et par là même, elle fait apparaître combien il est nécessaire d’insister sur ce point : si de l’explication ne résulte qu’un assèchement du texte et sa réduction soit à un répertoire de procédés figés, soit à une suite de significations déjà repérables en première lecture, à quoi bon l’explication de texte, pour soi, dans le travail de préparation de la séance, et pour cette séance elle-même ? Pourquoi et pour quoi accorder autant d’importance à cet exercice ?

L’exercice ne vise ainsi pas à produire des solutions qui dissoudraient les problèmes posés par le texte, mais à engager une lecture qui expose en quoi « ce texte a posé / pose problème », qui mette en lumière ces points de résistance et qui fasse entendre cette étrangeté, même dans le texte apparemment le plus proche des parlers ordinaires et des représentations communes – sans que jamais il puisse s’y réduire. En somme, l’explication doit d’abord viser à révéler l’altérité du texte littéraire, première raison d’être de l’enseignement de la littérature. Si en effet cette altérité n’est pas ou mal comprise, alors de la confrontation aux œuvres ne saurait résulter ni plaisir esthétique, ni bouleversement de nos manières habituelles, routinières de voir, de penser, de nous représenter le monde, et de nous en émouvoir. Il est par conséquent trois écueils à éviter.

Ainsi, le jury a trop souvent déploré que les candidats donnent l’impression d’être totalement insensibles aux émotions mobilisées par les œuvres (c’est en particulier le tort du formalisme techniciste), quand il faudrait par le travail de la lecture seconde en rendre le son plus juste, et plus vibrant. Faute de quoi l’explication de texte n’est qu’un pensum vain et, pour les futurs élèves des candidats, une promesse d’ennui.

L'introduction

La situation du texte

Il s’agit de présenter très brièvement le texte dans lequel l’extrait à étudier s’inscrit : l’œuvre, et la place dans l’œuvre, que celle-ci soit un recueil, un texte argumentatif, un récit ou une pièce de théâtre. S’agissant de ces deux derniers cas, il ne s’agit pas de raconter toute l’histoire (ce qui serait réduire le texte à sa fable), mais de donner les informations utiles à la compréhension profonde de l’extrait.

La lecture du texte à voix haute

Certains candidats ont surpris le jury en demandant l’autorisation de ne lire que le début du texte, voire de ne pas le lire pour gagner du temps. C’était trahir une mésestimation de l’importance de la lecture à haute voix, qui donne à entendre les rythmes et les sonorités du texte, et propose une première interprétation sensible de ses significations et effets. C’est dire à quel point le jury a pu regretter certaines lectures mornes et monocordes, voire ânonnant le texte : la lecture à voix haute est un moment important de l’explication de texte et les futurs candidats sont invités à bien s’y préparer. C’est dire aussi que le jury regrette que certains candidats oublient de lire le texte dans son intégralité : il arrive en effet trop souvent que, par exemple, la datation finale d’un poème ne soit pas lue, ou qu’une didascalie soit passée sous silence (seules les didascalies indiquant exclusivement le tour de parole ne sont pas à lire, pour éviter de porter atteinte au rythme des dialogues et de rendre imperceptible leur manière d’enchaîner -ou non- les répliques). C’est indiquer que l’on ne mesure pas l’importance de la datation de l’écriture dans son jeu avec le surgissement intemporel de la voix du poème, ou qu’on ignore l’importance du discours didascalique au théâtre dans l’élaboration d’un spectacle dans un fauteuil.

La contextualisation

L’introduction permet à l’explication de ne pas céder à la tentation de la myopie en inscrivant la lecture du texte dans une perspective plus large de théorie littéraire ou une remarque relevant de l’histoire littéraire. Les deux options sont envisageables. L’essentiel est que la contextualisation soit au service de la problématique qu’elle introduit. Une bonne contextualisation est une contextualisation qui sert à l’ensemble de l’explication du texte, et qu’en retour celle-ci peut enrichir et préciser : une perspective théorique ou historique sur laquelle la conclusion pourra ainsi revenir pour mesurer le chemin parcouru, mettre en relief les acquis. Les futurs candidats ne doivent donc pas présenter des contextualisations préfabriquées, mais élaborées en vue de mettre en perspective le texte à expliquer, et d’amener la problématique.

La problématique

Une introduction doit donner une direction à l’analyse : c’est le rôle essentiellement de la problématique, qui doit elle-même ne pas être sans lien avec la contextualisation. Sous forme de question ou d’affirmation, celle-ci doit être claire, concise, et cependant être à même de guider la lecture dans l’ensemble du texte. En bref, une bonne problématique est une problématique efficace.

L’étude de la composition du texte

Elle est un moment absolument essentiel de l’explication de texte, parce qu’elle permet une description synthétique de sa progression, non de son « découpage » en parties (en général trois !). Car plusieurs évolutions du régime de l’écriture peuvent coïncider, se chevaucher ou se succéder. Surtout, le jury regrette que cette opération de « découpage » soit trop souvent exclusivement sémantique, soit que les candidats réduisent le texte à ses thèmes ou idées (« le texte parle de ... puis de …, enfin de… »), soit que, dans le cas des œuvres narratives ou dramatiques, ils réduisent l’étude de la composition à la succession des phases de l’action dans la fable à laquelle le texte se voit réduit. L’étude de la composition du texte se dégrade ainsi en une sorte de paraphrase parfaitement inutile, ou pire à un résumé de l’histoire racontée.

L’analyse

Si le commentaire composé est admis, l’analyse linéaire est vivement recommandée, d’une part parce que la composition de l’analyse nécessite un temps supplémentaire de préparation, difficile à intégrer dans la durée impartie à celle-ci, d’autre part parce que l’analyse linéaire est plus propice à la mise en évidence de la progression du texte, amorcée dans l’étude de sa composition. Encore faut-il que l’analyse linéaire reste un discours structuré, dont la direction (la problématique) est toujours maintenue, ainsi que les questions qui lui sont afférentes. Trop souvent l’analyse oublie les promesses de l’introduction pour s’éparpiller dans des notations de détails dont on ne voit plus le but. Non que l’attention aux détails ne soit pas un attendu essentiel de l’exercice (et une part primordiale de sa vertu pédagogique) : encore faut-il ne pas s’y perdre, mais fermement rattacher leur étude aux traitements des questions qui permettent de traiter la problématique. L’analyse linéaire doit être systématique, non donner l’impression d’un éparpillement de remarques hétéroclites dont aucune conclusion ne pourra être tirée

Rigoureuse dans son approche du texte, l’analyse linéaire ne doit pas être rigide dans son séquençage. Libre au candidat, selon les questions qu’il lui semble essentiel de poser au texte, de passer beaucoup de temps sur un vers, par exemple, quitte à accélérer un peu l’étude de la strophe qui le suit, si cette étude lui semble moins féconde, ou redondante dans ses résultats. L’essentiel est que ce séquençage soit stratégique, non mécanique, et que de lui ne résulte pas une fragmentation du texte qui l’obscurcisse.

La conclusion

Certains candidats la préparent à la suite de l’introduction, d’autre à la fin de leur travail d’analyse : les deux sont possible, du moment qu’elle est effectivement bien préparée, non expédiée voire trop vaguement improvisée, ce qui est stratégiquement regrettable. Stratégiquement regrettable, parce que la conclusion est la dernière impression laissée par le candidat au jury qui l’écoute, et parce que la conclusion, nous l’avons dit, est comme la démonstration de l’utilité de l’explication. Il faut donc rendre évidents les acquis de l’explication en sa fin en la confrontant à ses débuts, l’introduction. La conclusion doit en effet répondre à l’interrogation que sous-tend la problématique et ses questions afférentes. Elle doit être en quelque sorte une synthèse des résultats obtenus à partir du protocole de lecture annoncé dans l’introduction pour bien se saisir du texte dans ses dimensions jugées essentielles. Elle peut aussi (mais seulement de surcroît) revenir sur la situation de l’extrait, en rapprochant celui-ci d’un autre passage de l’œuvre. Elle doit surtout revenir à la contextualisation de départ pour montrer comment l’épreuve de l’explication de ce texte singulier peut faire avancer la connaissance sur tel genre, telle évolution de la littérature etc. selon le contexte que l’on aura choisi d’évoquer dans l’introduction.

Enfin, la conclusion de l’explication doit par transition amener la construction de séance qui constitue la seconde partie de l’épreuve.

Le domaine Lettres Modernes

C'est bien une séance qu'il s'agit de présenter et non une séquence ou une pseudo-séance multipliant les objectifs d'apprentissages et convoquant en survol tous les domaines d'enseignement du français. En outre, si la durée de chacune des parties de l'exposé de la leçon n'est pas précisée dans le bulletin officiel, il convient de consacrer un temps équilibré à l'explication du premier texte et à l'exploitation didactique du dossier (soit 20 min / 20 min, soit à la rigueur 15 min / 25 min). Rappelons aussi que les deux parties de l'épreuve de leçon, l'explication linéaire et l'exploitation didactique, doivent former un tout cohérent : les candidates et candidats sont invités à s'appuyer sur leur explication du premier texte pour nourrir dans la seconde partie les enjeux de ce texte en résonance avec le document associé.

Avant même d'interroger les relations entre le texte qui a fait l'objet de l'explication linéaire et le document associé, il convient de présenter ce dernier. La nature du document associé – un texte littéraire du Moyen Âge à nos jours ou une image – va déterminer un traitement spécifique, fondé sur les outils de l'analyse littéraire dans le premier cas, sur ceux de l'analyse de l'image dans le second. Ainsi, qu'il s'agisse d'un texte ou d'une image, le document associé doit faire l'objet d'une étude attentive, sans quoi la confrontation avec le premier texte du dossier s'avérera impossible ou vaine.

Plusieurs relations sont envisageables entre le premier texte et le document associé, quelle que soit la nature de ce dernier : l'illustration, le contrepoint, le décalage.

C’est à la candidate ou au candidat qu’il revient de déterminer le moment de son exposé qui lui paraît le plus opportun pour présenter le document associé et établir les liens avec le texte expliqué : soit immédiatement après l'explication de texte, pour dégager d’emblée les enjeux de la séance, soit au cours du développement de la séance, ce qui peut garantir une meilleure fluidité de l’exposé. Mais quelle que soit l'option retenue, il est nécessaire d'expliciter les liens – proximités et écarts – entre ce dernier et le texte expliqué. Trop de candidates et candidats, en effet, se sont contentés de relever des motifs communs, négligeant d’autres pistes souvent plus fécondes (notamment des questionnements d'ordre esthétique ou historique, la mise en regard des contextes de production et de réception). Lorsque les deux documents relèvent de champs artistiques différents, une réflexion fructueuse peut également être engagée autour des pouvoirs de représentation propres à chacun d'eux.

L'exploitation didactique du dossier est constituée de plusieurs étapes :

Une séance prenant place dans une séquence et s'inscrivant dans une entrée du programme de collège ou un objet d'étude au lycée

Pour pouvoir inscrire la séance à développer dans une séquence d'enseignement, il est avant tout indispensable de parfaitement connaître les programmes du collège et du lycée, afin de mettre en relation la singularité du corpus proposé avec le programme du niveau de classe concerné. Deux voies sont également valides pour actualiser les programmes : soit l'on privilégie une entrée par domaine, soit par la culture littéraire et artistique, voies qu'il convient de combiner autant que possible. Sans y consacrer trop de temps, il est tout de même nécessaire d'inscrire brièvement mais clairement la séance dans le cadre d'une séquence d'enseignement se rattachant à une entrée ou un objet d'étude en précisant les enjeux et le projet global de séquence. Il s'agit aussi de préciser et de justifier la place de la séance à développer dans ce projet. Il est important en particulier de rapidement présenter la séance précédente pour faire apparaître le mouvement de progression dans la séquence.

La présentation de la séance

Avant de détailler les différentes activités de la séance, il convient de la présenter en lui donnant un titre, qui peut être thématique, en exposant le projet de séance ou la problématique et enfin en définissant les objectifs essentiels de la séance. En veillant à bien établir cette articulation, les candidates et candidats éviteront quelques-unes des dérives rencontrées lors de cette session : - des problématiques trop larges qui ne prennent pas en compte la spécificité des documents du dossier et des liens qui les unissent ; - des problématiques qui négligent la dimension littéraire des textes et se fondent exclusivement sur des enjeux sociaux, sociétaux ; - des listes d'objectifs et compétences trop nombreux, non ciblés, valables pour toute séance d'enseignement.

Les activités

Conformément à la définition de l’épreuve, elles doivent permettre « l’exploitation conjointe » du texte expliqué en première partie et du document associé dans la perspective d'une exploitation en classe. Il n’est donc pas envisageable d’évacuer totalement l’un ou l’autre des documents ou de minorer leur exploitation didactique. Pour autant, les candidates et candidats disposent d’une grande liberté dans la conception de leur séance dès lors que l’ensemble présenté demeure cohérent et garantit des apprentissages précis. La présentation des activités doit donc nourrir intrinsèquement la réflexion didactique, et réciproquement. Dans cette perspective, il s'agit d'éviter un certain nombre d'écueils que le jury a relevés cette année : - la coquille vide et le pédagogisme ; l'excès de formalisme et de technicisme ; la mini-séquence : un certain nombre de candidats et candidates semblent confondre séance et séquence ; la juxtaposition : les travers énoncés ci-dessus vont de pair, parfois, avec une absence de cohérence et de progression dans les activités proposées ; les questions sans réponse ; la longue liste de questions fermées dites « de compréhension » ; la confrontation des deux documents du dossier prend une forme unique : l'établissement des points communs et des différences.

Évitant ces différents écueils, les séances les plus convaincantes sont celles qui proposent un nombre limité d’activités, trois environ, adaptées au niveau de classe et bien articulées entre elles en fonction de l'objectif de la séance. Les membres du jury ont apprécié la manière dont quelques candidats et candidates se sont interrogés sur la meilleure façon d’entrer dans la séance : en fonction de la spécificité du dossier, il a été proposé de donner un titre au document, de débuter par une lecture de l’image, de mener un court travail d’écriture pour préparer la découverte du texte ou encore d'opter pour une présentation partielle du texte puis de le dévoiler entièrement dans un second temps.

Le jury a été sensible au soin apporté à la formulation des consignes, souvent révélateur non seulement de la qualité d’expression du candidat, mais aussi de la précision avec laquelle il se projette dans les apprentissages envisagés.

La conclusion

Une séance réussie est une séance à la fin de laquelle les élèves peuvent répondre à la question : qu'avons-nous appris aujourd'hui ? Dans le même sens, pour terminer l'exposé, et tout aussi bien pour clore la séance, il pourrait être judicieux et plus pertinent, au lieu de les présenter en amont de la séance comme l'ont fait la plupart des candidates et candidats, de revenir sur les différentes compétences travaillées dans la séance. Il est également possible, en guise d'ouverture, d'indiquer l'objectif d'apprentissage et le texte d'étude de la séance suivante.

L'entretien

La seconde moitié du temps de l'entretien de leçon (la première moitié portant sur la reprise de l'explication de texte), soit 10 minutes environ sur les 20 imparties, est consacrée au retour sur la partie didactique de l'exposé. Les questions du jury sont de deux ordres :

- des questions sur l'exposé : la plupart visent à faire compléter par la candidate ou le candidat des points d'analyse du document associé ou de la séance insuffisamment développés (par exemple, le traitement didactique d'un point de langue) ou à revenir sur des propositions didactiques discutables ;

- des questions plus ouvertes portant par exemple sur le choix d'autres textes ou œuvres artistiques qui pourraient être étudiés dans la séquence où prend place la séance décrite.